Quel tour de force après 3 ans : Petit H devient grand et s'installe rue de Sèvres. Un beau challenge pour cette exposition temporaire dont l'atelier était relégué dans un petit espace à Pantin.
De quoi aiguiser la curiosité de notre Dieu Hermès...
... et de faire la tête au carré au cheval
Pascale Mussard, la directrice artistique de Petit H installe donc cette semaine ses O.P.N.I. (objets poétiques non identifiés) dans cette ancienne piscine de la rive gauche. Pas de paquebot à l'arrimage mais plutôt une barquette trois chatons, à l'image de celle qui tient la barque : une allure frêle, fière, chic, mais déterminée, au goût sûr, à l'humour décalé et parée de la parfaite connaissance de la Maison.
Un décor fragile lui aussi, ludique, amené à évoluer avec le temps entre ces séparations aux lanières de cuir multicolore qui font penser à ces bandes de plastique multicolore que l'on retrouve à l'entrée des cuisines espagnoles, à ces murs "truffés" de plots de bois qui s'avancent ou de renferment dans les murs. De caverne d'Ali Baba, c'est l'impression d'être dans la soute du bateau ou dans chaque recoin se trouve une surprise...
Une jolie mise en scène que j'ai pu découvrir lors d'une soirée privée hier soir, en avant première (merci B), juste à temps pour les Designer day's.
Au 17 rue de Sèvres, les pièces proposées seront des surprises car la
production reste aléatoire. Il se peut même que parfois les rayons
soient vides.
Des pièces exceptionnelles comme cette banquette pirogue,
ces lions qui jouent les poufs,
cet étui en crocodile inspiré des coussins amenés par les spectateurs aux corridas qui fera office de porte Ipad
ces lampes à réverbération en cristal et aux cordons gainés de cuir
et tellement d'autres choses à découvrir comme ces miroirs aux attaches de sac Birkin
et tous ces objets qui font envie...
Car après 30 ans passés chez Hermès, des achats de tissus pour le prêt à porter féminin à la fin des années
70, aux relations publiques où elle crée le département des expositions
et anime les vitrines, puis directrice artistique aux
côtés de Jean Louis Dumas juqu'en 2006, ou le poste est coupé en deux avec
l'arrivée de Pierre Alexis Dumas, Pascale Mussard a développé "l'art d'accomoder les reliefs", dans cet atelier de re-création.
Tout ce que Hermès ne peut pas utiliser (une couleur qui n'est pas gardée, un cuir qui n'est pas sélectionné, des pièces non utilisées dans tous les métiers, cuir, porcelaine, argent, crin...) est présenté aux artistes pour les toucher, les transformer, les mélanger, et créer une rencontre avec les artisans maisons
Ce qui ne devait être qu'éphémère a rencontré un tel succès que ce laboratoire inspire le grand H qui reprend certaines créations pour les faire rentrer dans le catalogue permanent. Une vraie légitimité acquise en travaillant avec tous les corps de métier de la maison, en s'associant avec des artistes qui ne seraient pas forcément intégrés dans la grande maison, en cultivant l'excellence, l'artisanat et l'intégrité.
Petit H est désormais dans un endroit et va continuer à voyager : sédentaire au 17 rue de Sèvres, pour une rencontre entre l'artisan, l'artiste et le client, et nomade avec 2 événements par an.
Pour 2013, ce sera Singapour en juillet et Londres en décembre.
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