Cette semaine, après mes rencontres
avec Anamorphée, Not For Production, Derome & Brenner, Camille Fournet, ou Majestic,
je voulais vous présenter Melinda Gloss.
Si ce nom ne vous dit rien et bien tant
mieux car mon propos est de vous le faire découvrir.
Pour d'autres, vous en avez peut être
une vague idée pour avoir vu ce nom s'afficher à un certain nombre de génériques
de fin comme celui du Petit ou du Grand Journal sur Canal + par exemple.
Et puis il y a ceux qui connaissent
déjà et j'espère pouvoir vous en dire plus.
Imaginez déjà la pression que
je me mets.
Donc pour ceux qui sont complètement
étranger à ce nom, n'imaginez même pas qu'il puisse s'agir d'un nouveau
rouge à lèvres ou bien encore d'une danseuse du CRAZY HORSE... quoique!
Melinda Gloss cache un duo (encore un
dans le monde de la création et de mes rencontres) de garçons en la personne
de Rémi de Laquintane et Mathieu de Ménonville qui ont créé leur marque
de prêt à porter pour homme en 2008.
J'aurais mis le temps pour vous en parler,
car finalement avec la prochaine collection printemps été 2013 en cours
de shooting, ils en sont déjà à leur 10ème collection ce qui les classe
parmi les "anciens" à l'échelle de la mode.
Et si finalement vous ne les connaissez
pas tant que cela c'est qu'ils ont tout fait à rebours ou à tout le moins
en prenant leur temps, signe particulier de leurs collections.
A rebours donc car, alors qu'ils
sont étudiants en philosophie et vivent à Shanghai, ils reviennent en Europe
considérant que tout se passe ici !
Leur idée première : construire un vestiaire
pour homme, un vestiaire du quotidien, un style effortless chic, un vestiaire
parisien. Au delà de cette idée, Mathieu précise "que leur mode peut
être créative, sans être effrayante" et que souvent "la base
de départ d'une collection repose sur les belles choses, la matière"..."avec
la juxtaposition de matières artisanales et de formes contemporaines".
Joli brief de départ qui ne se contente
pas de réinterpréter les basiques du vestiaire masculin comme le font certains
mais aussi de l'amener ailleurs.
Après des mois de recherche à arpenter
les ateliers et les usines pour dénicher matériaux et façonniers, la première
collection nous envoie ailleurs, un ailleurs qu'ils connaissent bien :
Bits of Shanghai en référence à Anna May Wong, une actrice sino-américaine du début du 20ème siècle... la 1ère Melinda Gloss.
Cette collection automne hiver 2008-2009
connaît un succès immédiat et se vend dans une quinzaine de pays.
Prenant leur temps, la 1ère boutique
voit le jour à Paris, dans le 4ème, 42 rue de Saintonge, il y a deux ans de cela.
C'est à ce moment là que j'ai connu
cette maison avec un coup de coeur pour un manteau en alpaga... (mais j'en
reparlerais demain)
Ainsi, à chaque collection, Melinda
Gloss apporte sa vision du vestiaire masculin en prenant toujours son temps...
en retravaillant les modèles déjà proposés et en amenant régulièrement
son homme vers un autre univers.
De Shanghai, il y aura aussi, dans le désordre :
- Hébrides (la dernière collection: il s'agit de l'archipel écossais où se trouve Harris Island. La collection s'inspire du Harris tweed mais aussi de l'univers froid, rustique et masculin du lieu.
Puisqu'ils se sont faits sienne la maxime « On saute plus haut nu qu’habillé » (mentionnée dans les étiquette de composition), j'avais envie de rajouter bien habillé, avec de belles pièces aux détails de fabrication, invisibles et essentiels mais aussi dans le choix des matériaux comme mentionné plus haut avec la preuve par l'exemple : des laines de yak et de chameau, de l'alpaga, de la soie sèche, des boutons en bois, en noix de coco ou en ivoire végétal. Le tout fabriqué selon une exigence latine : Paris, Limoges, Venise ou Porto... presqu'une invitation au voyage.
D'ailleurs, je ne vous ai pas encore indiqué d'où vient ce nom : Mi muse mi fille d’un soir, Melinda est une sorte de femme idéale sans qui l’univers masculin ne serait pas complet. Elle change de visage au gré des saisons et des collections.
La marque ambitionne de se développer au fil du temps toujours, en construisant un réseau de boutiques intimes et de petit format, loin de rouleaux compresseurs de la mode mass market et toujours au travers de relation d'amitié qui lient les créateurs et ceux qui les rejoints.
Justement, je vous propose de continuer à partager leur univers dès demain...
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