Grace au blog, grace à Facebook, j'avais trouvé mon homme Lanvin, le pass pour les soldes privées de Lanvin, la marque montante mondiale.
Une invitation pour le 22, mon nom sur la liste, accompagné de Raphael qui avait pris les devants nous positionnant en tête de queue, rejoint par Laurent. Une organisation sans faille avec barrage filtrant, contrôle des pièces d'identité semblaient nous assurer une journée fructueuse en plein débat sur les retraites (quelle idée, le jour où Lanvin solde?!)
Une attente légère, entourée des habitués des soldes, des bourgeoises accompagnées de leur mari et les fashionistas, habillées des dernières acquisitions, se refilant les dernières invitations et même du "Gérard Darel".
D'un côté les invités comme nous, de l'autre les VIP ou ceux de la liste de Mme Wang, la propriétaire de la marque qui pouvaient depuis le matin faire leurs emplettes.
A 13 heures, les barrières sont levées. Nous pénétrons sagement dans cet espace Catherine Max, de l'avenue Raymond Poincaré.
Les premiers portants étonnent par le nombre de vestes en taille 58, impression qui se confirme en s'enfonçant plus avant. Des rayonnages garnis de vestes de couleurs improbables, des chemises aux cols mous à rayures, de la maille comme ces gilets sans manches ou ces imperméables sans forme.
L'impression de se retrouver dans le Vétimarché de Niort et non aux soldes privées Lanvin.
Le doute s'empare de nous, mêlé d'une peur indiscible, celle de ne pas voir les bons rayons où les créations ont été soigneusement disposées.
Le pouls s'accélère, le pas presse pour traverser les allées, le regard inquiet scrutant chaque mouvement de client qui pourrait emporter l'objet convoité de la collection printemps été 2007, comme cette paire de basket au bout vernis, ce noeud papillon en soie ou bien encore ce gilet en cuir de kangourou et maille.
Mais rien, rien que ces maudits costumes en velours, à raie, de couleur. Puis le stand chaussures et ses modèles tous uniquement en taille 11.
Décidément, après avoir tourné en rond, le constat est limpide : il n'y a rien, rien que d'anciennes collections, vraiment anciennes. Aucun espoir. Comme les autres clients homme, nous nous regardons les uns les autres sans comprendre ce qui nous arrive.
Alors, je repars, dépité, avec ma carte de crédit en pleine dépression de se sentir inutile.
Pour une première chez Lanvin, le constat est affligeant.
Pour une petite lueur d'espoir : les femmes auront été bien servies, avec des collections récentes à se mettre sous la dent. C'est déjà ça.