Du brieuc, Du léger... c'est la chronique briochine.
Alors pour aujourd'hui, deux confidences essentielles :
- un, voilà un an, j'ai fêté mes 40 (j'attends au moins un commentaire précisant que je ne les fait pas),
- deux, je regarde l'émission "les maternelles" sur France 5 dont le sujet était consacré l'autre jour, à cette crise de la quarantaine.
D'où le questionnement du jour : suis-je en crise de la quarantaine?
Cette crise est elle même un questionnement sur l'existence : après le "qui suis-je?" de l'adolescence, c'est le "qu'ai-je fait de ma vie", "ai-je réalisé mes projets, mes rêves...?", une sorte de bilan des quarante ans passés, et de ce que nous avons fait, est-ce bien? pour les notres et surtout pour soi. La question est de savoir si nous nous y retrouvons au-delà de ce que nous avons fait pour les autres.
Dans l'imaginaire populaire, cette crise se manifeste souvent par la recherche de sensations fortes comme des sports extrêmes ou des expériences nouvelles, la recherche de liberté, de jeunesse et de légèreté, le rejet du travail, de la famille ou des enfants, voire un profond sentiment d'ennui pouvant conduire à la dépression.
Un de mes films culte "la Crise" de Coline Serreau traduit assez bien, dans un contexte de crise économique et sociale, les questions qui se retrouvent dans les situations de ses différents acteurs, qui tourne autour de Socrate et son fameux "connais toi toi même" ou de Nietzsche "deviens qui tu es".
Et de regarder autour de moi.
L' a pris sa vie en main, s'est libéré de sa trahison familiale pour s'avouer ce qu'il était et tenter de réaliser son rêve de famille "Ricoré", les enfants et moi, malgré une prise de risque maximale. Encore aujourd'hui, certains doutes demeurent mais il a choisi ce qui était fondamental, sans être que gentil ou attendre l'approbation de tous.
LO a quant à lui n'a pas vu la crise qui se profilait chez son partenaire de l'époque qui, alors que leur vie bourgeoise, objectif qu'ils s'étaient fixés, fut détruite l'objectif une fois atteint, parti après moults tergiversations, pour un autre. Sa crise fut celle de l'autre. A lui aujourd'hui de revenir sur ce qu'il souhaite, sans gravité.
Et puis cette crise peut ne pas survenir à 40. B. qui les a eu est encore en train de construire sa vie et réalise progressivement ses trois voeux formulés il y a 4 ans : un nouveau job (fait deux fois déjà), un appartement (depuis un an) et un fiancé ("bon ben ça c'est fait aussi") même s'il pourrait rentrer dans le critère de la quête de la jeunesse, alors même qu'il ne cherchait pas, son partenaire a 20 ans de moins. Est ce présager une double crise à retardement? adolescence et adulte??
Et puis moi de m'interroger, sans trouver les symptômes.
J'en arrive à me dire que j'ai fait cette crise à l'envers : sans idéal plus jeune, j'ai vécu des sensations fortes, des amours déchirants, des situations professionnelles changeantes, des projets non aboutis, une fuite régulière pour rencontrer depuis 3 ans, une relation amoureuse sereine, une carrière professionnelle lancée et le "je-ne-sais-quoi-qui-restera" comme ce blog.
Mais surtout, je suis passé du "JE" au "NOUS", L' et moi, les enfants, une forme d'accomplissement sans renoncer à moi-même.
Finalement, j'ai l'impression de vivre pleinement, sans être en quarantaine!