Un prénom qui disparaît, un créateur réfugié à L.A., des collections conspuées par l'ensemble du milieu dont Suzy Menkes, des boutiques de marbre blanc, vides et froides, des articles dans tous les magazines de mode qui ne savent plus quoi penser entre recettes publicitaires et avis modeux, et voilà que Saint Laurent Paris puisqu'il s'agit bien de cette maison désormais sous la coupe artistique du très centralisateur Hédi Slimane, nous envoie un bon riff de métal pour réveiller la bourgeoise.
Puisque les collections n'ont pas plu, la marque a développé un argumentaire en prétendant qu'Yves Saint Laurent avait toujours voulu "choquer, pousser les gens à réfléchir" et ce que faisait Hedi Slimane en s'inspirant de la rue, du grunge était donc dans la droite ligne.
Pour conforter le tout alors que chacun y allait de sa comparaison avec Kurt Cobain, Courtney Love ou pourquoi pas Taylor Momsen, voici que la marque dévoile sa nouvelle égérie.
Mieux que The Kooples (dont on retrouve finalement l'inspiration qui venait de Dior Homme période bénie de 2000 à 2007) avec Pete Doherty, Saint Laurent nous envoie Marilyn Manson !
Alors voilà, la maison de luxe tombe de son piédestal pour se retrouver à l'identique d'un Topshop ou d'un H&M version rock, les prix en version maxi. Un blasphème ?!
Il faut simplement se rappeler qu'Yves Saint Laurent aimait le beau entre muse et dandy, de Loulou de la Falaise, Catherine Deneuve, Margot Fontayn, Betty Catroux, Paul et Talitha Getty, Charlotte Aillaud, Lauren Bacall, Paloma Picasso... Thadée Klossowski, Jacques de Bascher
Certains dissertent sur le sexe des anges. En ces temps de discussion sur le "mariage pour tous", il me semblait intéressant de trouver le bon sexe et de vous évoquer Hermès. Pas de fétichisme où je pourrais vous exposer des envies de frottements contre une boîte orange mais simplement l'envie de trouver des éléments de réponse à cette question :
Hermès a t'il un sexe ?
La question peut paraître iconoclaste mais
en ces temps où certains prônent l'absence de genre dans les catalogues
de jouets pour enfants (ni bleu ni rose) tandis que d'autres mettent en
avant la différenciation, j'avais du mal à répondre à la question.
Un homme :
Son origine est très certainement masculine
avec ce nom référence à un dieu grec gardien des voyageurs, une marque
symbolisée depuis 1946 par le duc attelé d'Alfred de Dreux et un univers
autour du cheval (puis de l'automobile) qui posera les bases du métier : une manufacture de selles
et de harnais, un cousu sellier pour la maroquinerie, un sac accueillant
le nécessaire des cavaliers, des carrés de soie inspirés des casaques des
jockeys.
Alors que la maison est créée en 1837, ce n'est qu'en 1967 que le prêt à porter pour femme apparaît, avec Claude Brouet. Au XXème siècle, le premier parfum féminin porte le nom d'un équipage parisien à deux chevaux : "Calèche" en 1961 et aucun prénom de femme.
Un homme et une femme :
La maison se diversifie
et se dédouble : vers l'homme avec un prêt à porter et surtout le département
soie qui propose tout un choix de cravates. La femme fait son apparition
et pour s'imposer s'empare des codes initiaux de l'homme ... le sac haut
à courroies devient Kelly puis Birkin, le sac Bugatti devient Bolide, le mouchoir
devient carré de soie. Les hommes et les femmes évoluent ainsi
chacun de leur côté dans cette maison : des lignes pour homme dessinées
par Véronique Nichanian depuis 1990, des lignes pour femme dessinées par
Martin Margiela, Jean Paul Gaultier ou Christophe Lemaire et aucune interaction
entre les uns et les autres. les hommes sont aux commandes (Jean Louis
Dumas, Patrick Thomas) tandis que les femmes s'occupent des vitrines (Annie
Beaumel puis Leila Menchari). Quand une femme prend des responsabilités,
c'est pour Petit H (Pascale Mussard).
Alors que d'autres jouaient les androgynes
ou les métrosexuels, Hermès restait droit dans ses bottes (d'équitation)
et ne mélangeait pas les genres.
En pleine période "porno chic"
et même jusqu'à aujourd'hui, les campagnes de publicité ne montre l'homme
et la femme ensemble qu'à de très rares exceptions.
Une sorte d'imagerie bourgeoise où Madame
ne partageait pas la couche de Monsieur, portait collier de perles et foulard
tandis que Monsieur en veste de chasse et cravaté haut défendait un style
discret.
La rencontre :
C'est par le parfum que les deux sexes
se sont retrouvés.
Jean Claude Ellena, arrivé en 2004, part
du principe que le parfum n'a pas de sexe ou qu'à tout le moins il s'adresse
aux deux. Ses collections Hermessence, ses parfums-jardin et ses eaux de
Cologne s'adressent à tous.
Le parfum Voyage lancé en 2010 ira même
jusqu'à proposer le partage.
Une mini révolution car depuis cette date,
les codes se brouillent légèrement alors qu'en face les autres maisons
reviennent à cette tendance
La maison propose son célèbre bracelet
"collier de chien" en version masculine, les mannequins homme
portent des châles en cachemire et soie tandis que Christophe Lemaire a
réalisé une première approche en faisant porter par la femme Hermès une
cravate foulard dévolue aux hommes
...
L'amour :
Dans cette maison qui brave l'accélération
du temps, alors que le sexe est désormais bien identifié, nous ne sommes
pas encore en période des amours.
A quel moment verrons nous la femme Hermès
embrasser un homme Hermès ?
Bien évidemment c'est une image. Alors
que dans les catalogues saisonniers de la maison, chacun a ses pages dédiées,
nous pourrions attendre des images communes... L'homme et la femme pourraient
se retrouver ensemble sur une page glacée de magazine au rayon publicité...
voire pourquoi pas un défilé en commun comme Prada le proposait pour ce
printemps été 2013. .
Je n'irais pas jusqu'à inscrire la marque
sur Meetic mais au moment où certains veulent donner la priorité au sacro
saint couple hétérosexuel, Hermès est loin du débat : pas de couple et
pas de bébé.
Alors oui, encore un petit effort pour
se retrouver...
Pour ma part, je continue à déclamer mon
amour pour cette marque...
Ce titre, cette proposition sont toujours emprunts d'un certain charme, d'un doux rêve pour tous ceux qui n'ont pas eu la chance d'assister un jour à une représentation d'un opéra ou d'un ballet.
C'est la réflexion que je me faisais l'autre soir, installé au balcon extérieur du Palais Garnier, regardant au loin l'avenue de l'Opéra, quelques minutes avant d'assister au ballet chorégraphié par Marie Agnès Gillot : Sous-Apparence puis celui de Merce Cunningham : Un Jour ou Deux .
Pourtant, derrière ce qui peut sembler un moment exceptionnel, il y a toujours ces petites mésaventures que je me dois de vous conter.
La première est bien évidemment d'obtenir son billet. Je m'exclue du propos puisque je suis régulièrement invité mais pour de grands moments, les billets sont souvent vendus en un temps record, aussi vite et bien plus discètrement que ceux d'un concert de lady Gaga, Madonna, Mylène Farmer ou consorts.
Vient ensuite le choix de la tenue. Si nous ne sommes pas aux Etats Unis où les efforts de toilette sont un vrai investissement, alors même qu'à Paris, Garnier ou Bastille voient arriver Marie Jo et Patrick en tenue propice aux courses au supermarché. Sans aller jusqu'à la robe longue ou le smoking, un petit effort est toujours apprécié ce qui vous vaudra forcément un arrachage de cheveux pour être inspiré...
Ensuite, après avoir franchi les escaliers, et regardé hébété les plafonds et colonnades, vient le moment de s'asseoir. Si l'espace est immense, il l'est surtout pour l'air ambiant et la scène, car les fauteuils rouges datent de l'époque ou les hommes et les femmes étaient plus petits, portaient corset ou gilet et se tenaient droit. Il faudra aussi se contorsionner pour contourner la tête de la personne assise en face de vous, qui a un tronc si long que vous ne pouvez apercevoir que la moitié de la scène.
Comme les spectacles débutent à 19h30, n'imaginez pas diner avant. En arrivant de votre bureau, transpireux de la journée de travail, et éreinté après un parcours dans les transports en commun pour arriver à l'heure, votre estomac devra être dompté pour éviter tout bruit durant le spectacle et ces quelques moments de silence.
Et puis viendra ce moment paisible où, porté par la musique et la chaleur ambiante, votre tête ou celle de votre voisin se mettra à dodeline, au rythme des entrechats et vous vivrez alors un moment unique : celui où vous partagerez l'intimité de votre voisin de siège, somnolent, offert à la rêverie, son souffle ralenti, ce temps de l'abandon que seul son conjoint peut connaître dans la chambre close.
Et enfin, je n'oublie pas, en l'occurrence ce formidable moment de danse offert par Marie Agnès Gillot et ces hommes sur les pointes, dans des costumes de Walter Van Beirendonck, ou bien ce moment de pure danse, proposé par Merce Cunningham, sur une musique de John Cage.
Pour ces bonheurs, les petits désagréments sont vite oubliés !
Spectacles jusqu'au 10 novembre à Garnier
Retour sur la semaine passée et puisque le blog est le "magazine de ma vie parisienne", j'avais envie de vous conter ma dernière soirée amusante.
Une invitation à une soirée Hennessy ne se refuse pas, car, d'une part, la marque jouit d'une belle image, d'autre part, le carton prévoyait un grand nombre d'animations sur le thème du street art, toute la journée, et enfin elle proposait une occasion de sortir le lundi, traditionnel jour de relache, dans un lieu que je ne connaissais pas : la Générale, un ancien entrepôt industriel du 11ème arrondissement,... de quoi bien débuter la semaine.
L'enjeu était le lancement de la nouvelle bouteille de cognac revue et corrigée par Futura : la Hennessy Very Special Limited Edition.
Et là j'imagine tout le brainstorming qu'il a été nécessaire aux têtes pensantes de la maison de spiritueux pour déringardiser le cognac, perçu par les plus jeunes comme un produit pour vieilles personnes qui le sirotent pur, le soir au coin d'une cheminée, tapis dans leur fauteuil de cuir ou pire dans un canapé en velours sentant bon le chien chasseur mouillé, à moins qu'il ne s'agisse de vieux japonais goûtant un XO dans une carafe en cristal de Baccarat...
L'idée fut donc de le jeunifier, de le hypiser en proposant à un célèbre artiste du street art de dessiner l'étiquette et de vendre le produit chez Colette : jeune et hype à la fois, pari gagné.
Pour faire aussi moderne que SPORT 2000 pour le sport ou optic 2000 pour les lunettes, Futura sera le pendant pour l'aspect arty. J'avoue qu'avant cette fameuse soirée, je ne le connaissais pas.
C'est donc avide de curiosité que je me suis rendu avec L', et le journaliste et néanmoins ami, Yves Mirande (qui propose une chronique mode masculine pour France Inter), également à la soirée de lundi dernier.
Nous n'étions pas les seuls puisque nous y avons croisé Breakbot, Pedro Winter alias Busy P et Uncle O qui ont fait dansé toute la soirée une foule composée d’artistes issus de la musique et du design, de beautiful people et d’amis de Futura dont : les artistes Os Gemeos et Fafi, Kavinsky, C2C, Emilie Simon, Marco Prince, Emmanuel de Buretel, Irfane, le photographe Richard Schroeder et Florence Dauchez, DJs Pone et Marco dos Santos, Baptiste Lorber et Thierry Lasry.
Et de me confirmer à moi - même que je reste, malgré ces années parisiennes, le bon provincial.
Et de un, première erreur : ne pas tout miser sur les souliers richelieu brodés de cuivre de chez Lanvin alors qu'à ces soirées, compte tenu de la foule présente, il faut surtout miser sur le haut. Soit comme Futura porter le cheveu long, soit arborer la moustache ou la barbe, soit porter un couvre chef au choix petit chapeau façon retour de chasse, bonnet de laine annonçant l'hiver ou la casquette, à la condition d'être rappeur. La confirmation absolue fut de constater qu'un des invités portait une veste et une chemise chic et recherchée alors même qu'en bas, un short chiffonné suffisait à couvrir ses cuisses.
Et de deux, ne pas chercher à socialiser : sauf à être représentant de chez Hennessy et rencontrer quelques contacts, pour les autres le seul fait de s'approcher d'une personne peut sembler suspect... entre la femme qui n'aura pas voulu laisser son grand sac au vestiaire qui exigera alors que nous l'aurons à peine effleurée "dites pardon d'abord", au jeune branché qui s'inquiétera que nous lui demandions si sa veste est en tweed, ou à motif chevron ou en tweed à motif chevrons (alors même que les trois verres déjà ingurgités nous excusaient véritablement)
Et de trois, ne pas seulement guetter les serveurs allant et venant avec des plateaux remplis de bonne nourriture mais également s'inquiéter de repartir avec le cadeau de la soirée : un coffret Hennessy personnalisé par Futura, assemblé sur le mur comme des briques, et donc repartir à vide.
Enfin, ne pas chercher absolument à rejoindre l'extérieur pour se rafraîchir quand à l'intérieur la température monte sous le son de DJ Pedro Winter, car le dehors en question est le fumoir et que finalement vous n'avez jamais fumé mais que vos vêtements viennent de prendre une odeur indélébile... sauf à s'asperger de Fébrèze...
Malgré tout, nous avons évité l'erreur suprême de venir seul car à plusieurs tout est tellement plus drôle et permet d'avoir de longues conversations autour d'un bon verre de cocktail cognac au Berry ou à la pomme en devisant sur le fait de savoir si "le hipster est-il le nouveau bûcheron?" ou bien encore "l'épure est elle le nouveau minimalisme?"... de ces questions et bien d'autres encore, je vous laisse m'apporter vos propres réponses...
Nous en reparlerons à une prochaine soirée parisienne
C'est la question récurrente qui m'est posée ici, en commentaires, par mail, via facebook...
et que je devrais cantonner encore à : comment accéder aux ventes privées des marques de luxe ?
Vous le savez, il existe de nombreuses façons d'acheter à prix réduit.
Il y a les sites de ventes privées qui propose ponctuellement comme venteprivée.com ou régulièrement comme le site de vente en ligne Yoox.com des articles de luxe des années passées.
Vous connaissez également les ventes seconde main proposées par videdressing.com ou vestiairecollective.com
Vous allez très certainement dans les magasins ou boutiques d'usine, comme à Troyes ou la Vallée Village et également les boutiques dédiées sur les sites de production comme Aigle dans le Poitou, Weston à Limoges, du vrai tourisme shopping!
Mais ce que vous attendez tous c'est la façon d'être invité aux ventes Dior, Lanvin, Givenchy ou encore Louboutin, avec l'indiscible plaisir de battre le pavé par tout temps plutôt que de profiter du confort d'une jolie boutique située dans les beaux quartiers.
Pas de recettes miracle tant ces ventes se sont organisées au fil des années pour devenir un business à part entière, loin de la logique unique de se débarasser d'un stock ancien...
Compte tenu de l'engouement, de l'effervescence générées par ces ventes, les maisons ont compris qu'il y avait un moyen, sans casser leur image, d'améliorer leur chiffre d'affaires mais qu'il fallait également pouvoir bénéficier d'une organisation sans faille : listings de clients, envoi des invitations, choix d'un local, gestion du stock, étiquetage, régulation de la file et des caisses...
Ainsi, plutôt que de gérer cela en direct, de nombreuses maisons concèdent désormais leur stock aux grands noms de la vente privée, à savoir notamment Adèle Sand et Catherine Max qui proposeront les produits dans leur espace de vente dédié, rue Jean Beausire ou Malakoff pour le premier, et avenue Raymond Poincaré pour le second, loin des boutiques de luxe...
Ces deux entreprises gèrent la plupart des grandes ventes.
Pour cette saison, un nouveau venu joue les challengers : Arlettie, dont les ventes se déroulent notamment, au 58 avenue Philippe Auguste dans le 11ème
Comme le confirme le calendrier des ventes privées de cette saison, elles organisent celles de nombreuses maisons LVMH pour Catherine Max dont Kenzo, Givenchy, Marc Jacobs, Fendi, et aussi Gucci horlogerie, Nina Ricci, ST Dupont, Montblanc, et pour Adèle Sand, Gaultier, Maison Martin Margiela, Paule Ka, Arlettie organisant notamment celle de Lanvin ou de The Kooples...
Certaines maisons gèrent encore leur propre vente comme Louboutin, Pierre Hardy, Yves Salomon alors qu'Yves Saint Laurent confie ses ventes privées à une ancienne collaboratrice qui a créé son entreprise et va développer son portefeuille de maisons.
Pour les grandes maisons, le rituel est toujours le même : le premier jour des ventes est consacré au personnel maison avec une hiérarchie imperturbable : comité de direction et studio, employés puis personnel du Groupe si la maison fait partie d'un groupe et liste d'invités définis par le personnel. Ensuite, les invités sont ceux des organisateurs des ventes avec également une hiérarchie.
Enfin, tous ceux inscrits dans les fichiers, sans avoir de carte de membre, reçoivent une invitation par mail, les derniers jours de vente.
Pour Catherine Max, l'adhésion se fait directement via leur site en ligne : catherinemax.com
Vous l'avez compris : soit vous êtes employé d'une de ces maisons de luxe, soit vous avez des amis qui y travaillent et peuvent vous inviter, soit vous êtes membre Adèle Sand, Arlettie ou Catherine Max et accéder selon le niveau d'adhésion à des créneaux plus ou moins prioritaires.
Autres solutions :
- vous êtes journalistes et accédez aux ventes presse plus ou moins confidentielles.
- les boutiques des marques de luxe organisent des pré-soldes en boutique comme YSL, Gucci, Lanvin ou les multi marques comme Kabuki, avec souvent -30% proposés à leurs meilleurs clients (dès le week-end prochain). Il faut donc être un client régulier et accepter de payer parfois le prix normal. Ce n'est que justice!
- vous lisez Brieuc75 et pouvez bénéficier ponctuellement d'invitations comme celle de Christofle, Roger Vivier (que je vous ai fait gagner sur mon facebook) ou Givenchy (exemple de l'an passé), voire de façon confidentielle pour une grande vente comme celle proposée début octobre.
Il me reste à vous souhaiter de bons achats!
Un beau défilé, une sublime campagne avec Werner Schreyer et surtout une matière iconique, la couverture en laine, utilisée en manteau, blouson ou écharpe.
Justement cette fameuse écharpe qui recouvre le haut du corps déjà proposée en coton pour le printemps été 2012, avec le motif n'est pas une écharpe mais un plaid!
Et c'est là que ca se gatte : qui porte une couverture sur son dos en hiver ?!...
Pour être franc, je n'ai pas envie de me retrouver embarquer par le SAMU social en portant ce type de pièces.
J'ai fait l'essai avec ce plaid ... en laine et cachemire, de bonne taille en 145 par 150 cms : c'est lourd, trop chaud, pas seyant.
En revanche, c'est parfait pour s'emmitoufler dans son canapé avec grog et bon programme télé.
Allez Werner, sans rancune, viens t'asseoir à côté de moi.
Question existentielle soulevée il y a déjà quelque temps mais qui demeure en suspens : Enlever "Yves" à "Saint Laurent" est ce une bonne chose ?
Alors que Naomi Klein écrivait vaillamment son "No Logo", en 2000, ce logo est revenu année après année auprès de toutes les marques de luxe, souvent sur des produits de première gamme afin d'inonder la planète de leur produit, s'assurer un chiffre d'affaires et des marges conséquentes.
Pour les maisons qui ont garder le patronyme de leur créateur, les initiales permettent de proposer toute une série de produits à base de CC entrelacés pour Coco Chanel, LV pour Louis Vuitton, PS pour Paul Smith,CD pour Dior
Celles qui n'ont plus de prénom comme Hermès, Balmain ou Balanciaga, Prada, l'initiale fait la force, Gucci allant même jusqu'à son double G, tout comme Fendi.
Yves Saint Laurent marquait son empreinte de 3 lettres redessinées par Cassandre, voire d'une seule le "Y" que l'on retrouve en boucle de ceinture, fermeture de petite maroquinerie voire découpe sur le sac lui même.
Ainsi au delà du nom de la marque, les initiales impriment également l'ADN de la marque.
Certaines maisons qui avaient d'ailleurs abandonné le prénom y reviennent comme Balmain et sa ligne Pierre Balmain ou Givenchy et son HdG pour Hubert de Givenchy.
Yves Saint Laurent utilisait le YSL ou tout simplement le Y. Qu'en sera t'il de "Saint Laurent"? y aura t'il un "SL" ?
Comment concilier les différentes appelations entre celle de la maison Yves Saint Laurent, les cosmétiques avec Yves Saint Laurent Beauté et la mode avec Saint Laurent Paris ?
Pas de quoi couper une tête mais de quoi couper les cheveux en 4 ?! Et se poser une nouvelle question... que se cache t'il dans la boîte ?
Dans la boîte justement ou plutôt dans les boutiques car depuis hier, les premières photos du concept boutique sortent.
Fini le laqué oriental qui nous donnait l'impression d'entrer dans un flacon d'opium et bienvenu au noir, à l'acier, au marbre...
Une ambiance plus froide qui me rappelle étrangement une boutique Dior Homme... de quoi jouer au jeu des 7 erreurs pour comparaison ...
- Tu portes quoi comme foulard ?
- C'est un Yoyo de Vuitton
- Un Yoyo?
- Enfin je veux dire tu sais l'artiste japonaise un peu folle qui toute sa vie a dessiné des pois et que Marc, Marc Jacobs a repris collé partout, sur tout produit qui est poinçonné Vuitton
- Ah oui tu veux dire Yayoi Kusama ?!
- Heu oui sans doute. Tout ce que je sais c'est que de toute cette collection présentée sur Brieuc75, j'ai retenu l'écharpe en coton vendue comme un paréo au doux nom de Monogram Waves, qui représente la toile monogramme Vuitton classique couverte de filets de pois de tailles différentes, pour 265 euros.
J'ai craqué sans doute après toutes ces images sublimanales : des photos partout sur le net, des vitrines Vuitton entièrement redécorées et même un pop up store au Printemps Haussmann jusque la fin du mois.
- Oui tu te laisses vite impressionné! Et pourquoi pas le Keepal ? N'oublies pas que celui dessiné par Stephen Sprouve en 2001 atteint des sommets dans les ventes aux enchères...
- Ok mais avant de le vendre, il faut l'acheter et puis le porter et je le trouve trop too much.
J'attends la prochaine collection dessinée avec Jeff Koons!!
Du brieuc, du léger... c'est la chronique briochine...
... ou Celui qui était troublé par la violence des échanges en milieu tempéré de la fashion.
C'était la semaine dernière alors que
chacun avait en tête la rentrée, marquée par un chaud froid
incessant.
Du froid : Nous étions jeudi soir et Le Grand Journal
de Canal + consacrait sa première partie à l'explication de la crise, le
lendemain de la diffusion d'un reportage sur Arte de la banque qui dirigeait
le monde.
Du chaud : En même temps, débutait la Vogue Fashion Night qui battait le
pavé parisien et bon nombre de capitales.
Les badauds engoncés dans des tenues
parfois douteuses s'agglutinaient devant les vitrines de luxe espérant
croiser le regard d'une rédactrice de mode, d'un pipole, et twitter se demandait
si Lagerfeld allait faire une apparition dans la boutique Chanel de la
rue Cambon.
Dans ce petit monde que nous aimons
bien, une bonne nouvelle émergea : alors que la France annonçait une nouvelle
progression du nombre de chômeurs, l'Italie annonçait avoir réussi à trouver
un emploi à Stefano Pilati, lâchement abandonné par Yves Saint Laurent
qui le remplaçait par Hédi Slimane.
Comme il y a une justice, pour s'être commis à virer un créateur, la marque perdait son Yves (pire que de perdre un triple A). La même punition est d'ailleurs arrivée à PSA qui après l'annonce d'un plan social, perdait sa place au CAC40.
J'en reviens à Pilati : d'un coup il
retrouve un emploi comme responsable de la création chez Ermenegildo Zegna
ainsi que celle de directeur artistique de la collection de prêt-à-porter
Agnona et cerise sur le gâteau : il revient dans sa ville natale,
Milan. Fini les doubles frais entre son pays et la France.
Tout irait dans le meilleur des mondes...
et bien non puisque nous sommes toujours dans ce chaud froid...
En effet, autre coup dur pour Yves Saint
Laurent et je ne vous parlerais pas du fait que Hédi Slimane préfère rester
à Los Angelès pour continuer la création, sans doute pour des raisons fiscales
qui nous échappent.
Quoique, il fait des émules puisque Bernard Arnault aurait demander la nationalité belge!
Ce coup dur c'est le coup de talon ou
plutôt la semelle de la discorde entre la marque et Christian Louboutin
qui lui reprochait d'avoir peint en rouge ses semelles alors même qu'elle
est un signe distinctif de Louboutin. Le tribunal lui donne raison et ne
permet à YSL de n'utiliser la semelle rouge que dans le cas de chaussures
monochromes. La belle affaire.
Une affaire qui se règle au tribunal
et une autre qui risque de nous y faire retourner : la très vénérable maison
Hermès, au chic subtile porte plainte contre la très affairiste maison
de Louis Vuitton. Un grand coup de sac à main dans les mirettes pour être
entré au capital du sellier sans avoir sonné au préalable. La baronne Nadine
de Rothschild ne peut que conforter cette démarche face à une entorse aux
bonnes manières.
Et pour notre part, une bonne raison
de perdre tous nos repères. Comme la Vogue Fashion Night, chacun semble
quitter le confort des boutiques recouvertes de moquettes épaisses pour
atténuer les bruits pour se retrouver, comme le vulgum pecum, sur le pavé
à défendre sa cause. Pas très glamour mais il semble que depuis toujours
le luxe est aussi une affaire quasi aristocratique, faites de duels et
de mariages arrangés.
De quoi rester éveillé jusqu'aux prochains
sursauts à venir : la fashion week pour le prêt à porter féminin à la fin
du mois, avec le duel entre PPR et son poulain Yves Saint Laurent,
encore lui et la première collection dévoilée par Slimane, et LVMH et son
combattant Dior cornaqué par Raf Simons.
A coup sûr, il y aura des coups, ...
je veux dire des scoops.