Du brieuc, du léger... c'est la chronique briochine...
... ou Celui qui était troublé par la violence des échanges en milieu tempéré de la fashion.
C'était la semaine dernière alors que
chacun avait en tête la rentrée, marquée par un chaud froid
incessant.
Du froid : Nous étions jeudi soir et Le Grand Journal
de Canal + consacrait sa première partie à l'explication de la crise, le
lendemain de la diffusion d'un reportage sur Arte de la banque qui dirigeait
le monde.
Du chaud : En même temps, débutait la Vogue Fashion Night qui battait le
pavé parisien et bon nombre de capitales.
Les badauds engoncés dans des tenues
parfois douteuses s'agglutinaient devant les vitrines de luxe espérant
croiser le regard d'une rédactrice de mode, d'un pipole, et twitter se demandait
si Lagerfeld allait faire une apparition dans la boutique Chanel de la
rue Cambon.
Dans ce petit monde que nous aimons
bien, une bonne nouvelle émergea : alors que la France annonçait une nouvelle
progression du nombre de chômeurs, l'Italie annonçait avoir réussi à trouver
un emploi à Stefano Pilati, lâchement abandonné par Yves Saint Laurent
qui le remplaçait par Hédi Slimane.
Comme il y a une justice, pour s'être commis à virer un créateur, la marque perdait son Yves (pire que de perdre un triple A). La même punition est d'ailleurs arrivée à PSA qui après l'annonce d'un plan social, perdait sa place au CAC40.
J'en reviens à Pilati : d'un coup il
retrouve un emploi comme responsable de la création chez Ermenegildo Zegna
ainsi que celle de directeur artistique de la collection de prêt-à-porter
Agnona et cerise sur le gâteau : il revient dans sa ville natale,
Milan. Fini les doubles frais entre son pays et la France.
Tout irait dans le meilleur des mondes...
et bien non puisque nous sommes toujours dans ce chaud froid...
En effet, autre coup dur pour Yves Saint
Laurent et je ne vous parlerais pas du fait que Hédi Slimane préfère rester
à Los Angelès pour continuer la création, sans doute pour des raisons fiscales
qui nous échappent.
Quoique, il fait des émules puisque Bernard Arnault aurait demander la nationalité belge!
Ce coup dur c'est le coup de talon ou
plutôt la semelle de la discorde entre la marque et Christian Louboutin
qui lui reprochait d'avoir peint en rouge ses semelles alors même qu'elle
est un signe distinctif de Louboutin. Le tribunal lui donne raison et ne
permet à YSL de n'utiliser la semelle rouge que dans le cas de chaussures
monochromes. La belle affaire.
Une affaire qui se règle au tribunal
et une autre qui risque de nous y faire retourner : la très vénérable maison
Hermès, au chic subtile porte plainte contre la très affairiste maison
de Louis Vuitton. Un grand coup de sac à main dans les mirettes pour être
entré au capital du sellier sans avoir sonné au préalable. La baronne Nadine
de Rothschild ne peut que conforter cette démarche face à une entorse aux
bonnes manières.
Et pour notre part, une bonne raison
de perdre tous nos repères. Comme la Vogue Fashion Night, chacun semble
quitter le confort des boutiques recouvertes de moquettes épaisses pour
atténuer les bruits pour se retrouver, comme le vulgum pecum, sur le pavé
à défendre sa cause. Pas très glamour mais il semble que depuis toujours
le luxe est aussi une affaire quasi aristocratique, faites de duels et
de mariages arrangés.
De quoi rester éveillé jusqu'aux prochains
sursauts à venir : la fashion week pour le prêt à porter féminin à la fin
du mois, avec le duel entre PPR et son poulain Yves Saint Laurent,
encore lui et la première collection dévoilée par Slimane, et LVMH et son
combattant Dior cornaqué par Raf Simons.
A coup sûr, il y aura des coups, ...
je veux dire des scoops.