Pour tout dire, nous n'avions pas prévu d'y être. Le précédent concert ne m'avait pas plu (pas vraiment en 2008, mieux en 2009, alors que j'avais adoré "Confessions"), le système de vente sur internet avec des places vendues dans la seconde au profit de petits trafiquants non plus.
Après une semaine éprouvante et une braderie Hermès qui m'a ruiné, une actualité économique au plus bas, une météo calamiteuse, l'annulation du concert de Johnny Hallyday (je plaisante) et la perspective de passer le 14 juillet avec des pompiers aux moeurs troubles, ce samedi débutait mollement.
Et puis, L' s'est emparé de l'ordinateur à la recherche de places pour le concert de Madonna. Très vite, nous nous sommes rendus compte qu'il restait, y compris sur le site du Stade de France, de très nombreuses places.
Dévoyé par les ventes privées, pas question de payer le prix normal et pas question de ne pas être dans le carré or. C'est ainsi que sur "le bon coin", nous avons trouvé des places à 100 euros au lieu de 150 euros, prix officiel.
De ce concert finalement je n'en avais que peu d'échos. J'avais à peine écouté l'album qui ne m'avait pas plu et dans mon idée, sortir en même temps un album, du parfum, une collection de vêtements, un film et préparer une tournée, ne présageait pas d'une préparation de qualité de cette dernière.
Le choix de la première partie, Martin Solveig, plus réussi que Jean Roch et son set ont permis de chauffer un Stade de France qui se remplissait tranquillement. La première surprise, l'apparition de Wil.i.Am en supposait d'autres, puisque certains sites annoncaient la venue de nombreux invités mystère et même un feu d'artifice.
Ce n'est qu'à 22h15 que le show débuta, de quoi rafraîchir un public impatient.
1er tableau sous le thème Transgression avec une entrée magistrale d'une maîtresse femme maniant la gachette comme personne.
"Girls Gone Wild", "Revolver", "Gang Bang", "Papa don't preach", "Hung Up" et "I don't Give a A" chantés avec une certaine violence, assez loin du registre de Madonna avec force de vocoder et de bruits de revolver. Des écrans vidéo gore. Un son saturé. Ce n'est pas au Karcher qu'elle se débarasse des petites frappes, mais au revolver dans le 9-3!
Impressionnant, mais certainement pas assez Madonna.
Le second tableau "Prophecy" s'annonce plus léger avec Express Yourself qui fait la nique à Lady Gaga et son extension de "Born This Way" et son tacle "She's Not Me", "Give Me All Your Luvin'" dans une version retravaillée, meilleure que l'original appuyé sur le "Move" et une Madonna "Bionic", et "Turn Up The Radio" conforme à l'original pour s'achever sur deux très bons passages "Open Your Heart" avec Kalakan et "Masterpiece".
Le troisième tableau "Masculin / Féminin" s'ouvre sur "Justify My Love", une Madonna très sophistiquée version "Hollywood" seule dans une chambre sur grand écran, examinant à la loupe des clowns sur scène.
Puis dans des looks so Gaultier, "Vogue", "Candy Shop", "Human Nature" et "Like A Virgin", les 4 dans des versions revues et corrigées dont la dernière chanson sublime avec une Madonna, débarassée de tous ses effets spéciaux, juste en piano voix. Un moment de grâce à peine gaché par sa volonté de nous montrer un sein, ou ses fesses, erreur rapidement corrigée par un danseur qui l'aide à se rhabiller.
Car finalement depuis le début du show, alors que la religion est l'un des piliers de l'iconographie madonnesque et suffisamment utilisé depuis le début du concert, l'autre pilier, le sexe, n'est pas vraiment présent. Après tout, ce n'est plus ce que j'attends de la chanteuse qui aura usé cette corde (!) et risque le ridicule à 53 ans en voulant singer des jeunettes.
Ce tableau est donc plutôt élégant, très mélodieux, sensuel quand son petit ami réalise quelques pas avec elle.
Le dernier tableau arrive déjà : la "Redemption" avec "I'm Addicted", "I'm a Sinner", "Like A Prayer" et "Celebration".
Les deux premiers titres sont définitivement ratés hormis la fin de "I'm A Sinner" grâce à Kalakan qui nous renvoie en Inde et me rappelle le fameux "Ashanti". Un "Like A Prayer" classique avant le final qui manque de tout : l'orchestration redevient lourde, la chorégraphie est identique aux autres finales. A la différence de nombreux de ses "finales", le morceau est court et peu joyeux.
Le tout s'arrête net, sans rappel comme à l'accoutumée.
Un vrai show, très pro, meilleur que le Candy Shop, mais sans âme. La Madonne nous a donné la lumière, les vidéos, les basses mais très peu d'interactions avec le public hormis le traditionnel discours sur "Vous êtes tous égaux, faites la paix, pas la guerre, les méchants sont méchants..."
Je l'ai trouvé surtout très seule. Dans ses précédents concerts, elle était toujours entourée d'une troupe, de danseurs, de choristes, d'un groupe de chanteurs.
Ici, il y a bien tout ça mais chacun de son côté. Rarement elle se retrouve au milieu de ses danseurs, qui soit réalisent les intermèdes, soit meublent la scène. Le seul a vraiment la toucher et esquisser quelques pas avec elles, est Brahim Zaibat, son prétendant du moment.
Seule et moins sexy : une jupe au niveau du genou, une tunique dorée jusqu'aux pieds, de nombreuses chorégraphies pieds nus... beaucoup moins glamour.
Et pourtant, en y repensant, c'est seule sur scène, avec juste un instrument, allongée sur le sol que je l'ai adorée avec "Like A Virgin"...
Il me reste donc à attendre le prochain concert acoustique de Madonna au Bataclan!