Comment transformer un opéra de Monteverdi "Le couronnement de Poppée" en une version 2012 ?
Quelle drôle d'idée a eu le directeur du Châtelet, Jean Luc Choplin pour cette création mondiale.
Entre la bluette rock de "Mozart, opéra rock" et le classique "Rocky Horror Picture Show", POP'PEA joue la carte de la pop anglaise à fond, avec la belle impression d'une plongée dans les années 80 :
- avec des chanteurs comme l'iconique Marc Almond, héros de Soft Cell et son hymne "Tainted Love", en Sénèque ou Carl Barât, ex-Libertines, en Néron baré ou bien encore l'excellente Fredrika Stahl en mélancolique Ottavia, qui me rappelait une Elisabeth Fraser pour The Mortal Coil.
Seul Benjamin Biolay caution française en Ottone reste engoncé dans son blouson de cuir, joue et chante mal.
Poppea interprétée par Valérie Gabail a tout de la pop star, sublimée par les costumes de Nicola Formichetti, directeur artistique de Mugler et aussi créateur de bon nombre de costumes pour Lady Gaga
-avec une mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti et de Pierrick Sorin qui place nos chanteurs devant des panneaux bleus pour des incrustrations vidéo life, digne d'un Jean Christophe Averty.
Plein de trouvailles, de facéties, d'innovations pour un univers qui nous plonge pratiquement dans les clis de ces années 80
- et une musique électro pop rock adaptée par Mickael Torke sous la direction musicale de Peter Howard qui me rappelle le "Taboo" de Boy George ou les incursions théâtrales des Pet Shop Boys.
Un régal qui nous plonge dans une vision sado masochiste d'un Néron amoureux de la femme de Othon, Poppea, qui après avoir répudié sa femme Ottavia, épousera la belle, dans une scénographie digne de Frankie Goes To Hollywood "Relax, dont do it", alors que Rome brûle.
Entre deux, Néron aura fait suicider son conseiller, Sénèque tandis que Othon aura tenté de tuer sa femme déguisé en sa meilleure amie, Druzilla.
Un scénario toujours très eighties digne d'un Dynasty ou d'un Dallas!
Dépêchez vous, c'est jusqu'au 7 juin 2012, au Théâtre du Chatelet.