Du brieuc, du léger... c'est la chronique briochine.
Rien de mieux que ocmmencer cette semaine spéciale Hermès avec une chronqiue dédiée à ma passion.
Pourquoi est-ce que j’aime autant Hermès ? L'autre samedi je suis passé au Faubourg, comme presque chaque semaine ces derniers temps.
Cette fois-ci, j’étais accompagné d'un ami, client très régulier et très fidèle de la maison.
Avec lui, toutes les sensations que j’avais perçues auparavant ont été amplifiées et sont devenues plus claires.
C’est l’après-midi. De très nombreux clients entrent et sortent. Des Japonaises silencieuses en train de choisir huit ceintures, des orientales un peu fortes commandant avec un anglais guttural un grand Kelly en croco rose, un couple de jeunes garçons, équipés de pied en cap de produits de luxe, des petites familles en barbour venues en délégation choisir le premier carré de Marie-Capucine.
Malgré le monde, les vendeurs sont très présents et surtout très attentifs. Urbains, souriants, cependant jamais condescendants ou au contraire doucereux, ils me parlent doucement de mes souhaits, des produits, de ce cuir qu’on n’arrive plus à produire, de la maison, de tel autre vendeur que je connais et qu’ils salueront de ma part.
Vous devez avoir un peu chaud, souhaitez-vous prendre une boisson ? Vous aviez acheté cet article si je me souviens bien ?
Nous attendons en discutant, ils nous conduisent dans un de ces recoins du magasin avec un fauteuil et deux canapés. La conversation est chaleureuse, animée, naturelle. Je note à part moi que nous sommes les seuls à être assis et que les vendeurs, eux, sont restés debout. La conversation continue, des riens qui s’échangent en connivence, un pur small talk entre gentlemen,..
D’un coup j’ai un flash. Ce monde est tellement différent de notre époque. En fait, chez Hermès, je suis pas dans la société actuelle, loin de cette crise, de cette grippe, de cet avion ou de cette politique...
Je suis beaucoup plus près de la vie de la haute société d'avant 1914, au grand hôtel de Deauville, ou dans les châteaux en Sologne. Des gens qui vont passer un mois ensemble et qui tous les soirs, savent qu’il ne sied pas de parler de choses personnelles, et qui choisissent donc de danser ou de jouer aux cartes (au moins, on ne s’y parle pas). Des gens qui vivent entre eux, mais tout le monde sait bien que le monde et le demi-monde se mélangent parfois un peu, nécessairement, dans l’escalier ou dans la salle de restaurant. Des gens pour qui les achats, les activités et les fréquentations sont des signes, des assurances de leur propre bon goût et de leur propre valeur. Et finalement des gens qui ne veulent pas s’apercevoir qu’après juillet 1914 il y a août 1914, et que leur temps est compté.
Oui, sans doute chez Hermès, il y a beaucoup de cette société-là, si différente du reste du monde, séduisante, pacifiée, tellement plus civile et tellement plus policée et ouatée. Oui le monde dans lequel je vis semble s’éloigner de cette société-là. Mais peut-être est-ce aussi la raison pour laquelle j’aime tant ces après-midi chez Hermès, dans cette bulle, dans la bulle que je me suis construite.