Du brieuc, du léger... c'est la chronique briochine.
La rencontre avec la femme de L' avait eu lieu et avait fait office de sésame pour rencontrer les enfants.
Le jour de l'Ascension était celui de la rencontre. Un symbôle ?
En regardant en arrière ( ce qui ne m'arrive pas souvent), je me voyais encore hésiter à sortir dans cette boîte de nuit où j'allait le rencontrer. Pas envie de sortir, pas envie de rencontres, juste éventuellement danser.
Je venais de laver ma peau cette relation avec Gilles, cette relation passionnelle où comme le dit si bien CB, ce n'est que le corps qui parle, à la différence de l'amour où coeur et tête sont bien présents.
J'étais, sans le savoir, prêt pour cette rencontre qui allait bouleverser sa vie, celle de sa femme, de ses enfants et accessoirement la mienne.
Ce qui a commencé par un jeu, une curiosité de rencontrer un homme marié, est devenu rapidement naturel et évident, entraîné par son amour assuré.
Nous voilà aujourd'hui chez moi, avec ses enfants venus me rencontrer, me présenter et découvrir le lieu de vie de L' quand il est absent d'eux, autour d'un goûter.
Après un démarrage un peu lent, par timidité, par pudeur, chacun s'est vite acclimaté et petit à petit les premiers échanges ont commencé comme des parents qui ne se sont pas vus depuis longtemps, encore là une évidence.
L' scrutait, les enfants se sont installés sur le canapé, ont discuté avec moi.
Je suis resté le même, léger, à l'écoute, surfant toujours sur cette évidence.
Nous sommes sortis, quelques pas devenus très vite habituels, Jeanne m'a pris la main "papa c'est ton copain ?".
Au loin, une femme chantait et dansait, comme grisée par l'air, le vin.
Nous sommes arrivés à ce manège, les enfants sont montés dessus.
Ce n'était pas un tourbillon mais un manège qui tourne rond.