Si je dois avouer une chose, sans honte et sans rougir, sans vous faire rire non plus, c'est que je suis fan, (surgit la musique d'Obispo), et oui de Mylène Farmer. Le pire c'est que je le suis depuis le tout début : Maman à tort, on est tous des imbéciles (titre malheureusement disparu des bacs) et tout les autres. J'ai acheté tous les singles depuis l'avènement du CD, car il faut le dire également, Mylène chante depuis plus de 20 ans, à l'époque où le CD n'existait pas encore et que nous achetions ces galettes de vynil : les 45 tours ou les maxi 45 (ah le Tristana, avec sa version du clip). Je dois préciser cependant que fan ne signifie pas hystérique : je n'ai jamais campé devant son domicile, pleurer en écoutant Rêver, analyser tous les textes des chansons pour y découvrir un quelconque secret ou assister à l'un de ces concerts. J'étais juste un fan normal, appréciant l'oeuvre de l'artiste (c'est trop fort ?) : ses mélodies, ses chorégraphies, l'univers original, la qualité des clips et des remix.
Pourquoi je ne suis retrouvé dimanche 22 à son concert ? tout simplement parce que Patrice m'a appelé un jeudi matin en octobre 2004, posté devant le guichet qui vendait des places me demandant si je voulais une place. A l'époque, mon premier reflexe a été de penser que je ne savais pas ce que je ferais le lendemain, alors imaginez 15 mois plus tard... Et je n'avais pas encore complètement intégré l'euro car la place à 132 euros ne m'a aps paru un prix élevé!
Et dimanche, j'y étais.
Première rencontre avec ce public que je ne connaissais pas mais que j'imaginais en belles brochettes de coiffeurs peroxudés hurlant Mylène à chaque mouvement de mèche, les bras en croix et déguisés en
poupée de Sans contrefaçon. J'ai découvert beaucoup de couples hétéros, provinciaux, la trentaine, de ménagères de - de 50 ans la plupart accompagnées de leur mari, presque le public de TF1, plutôt bon enfant.
La scène centrale en forme de croix permettait déjà avant le concert d'imaginer les nombreuses possibilités de mise en scène, puis la musique s'est insatallée, de plus en plus forte, martelée, comme le flux et reflux d'une mer métallique. Noir complet, des minutes de suspense avant de voir enfin ce sarcophage descendre du ciel, se poser sur la scène centrale, porter par 6 hommes et l'amener sur la scène principale, pour découvrir au final l'icône souriante et déjà chantante. Frisson de voir enfin en "vrai" cette légende noircie de nombreuses rumeurs. Un album nul, des stratégies marketing, le culte de l'absence, des fans déboussolés... tout cela disparait car elle impose une présence incroyable dans tout ce déluge d'effets spéciaux, de lumière, de musique, et au milieu de tout une voix bien placée.
Le show est ultra réglée, professionnel, plein de surprises, une belle ambiance, une vraie proximité, un public conquis.
De quoi avoir envie de devenir fan.