Samedi matin blême. Dans la brume et le froid, des voitures se suivent à vitesse ralentie pour se diriger vers la porte d'Aubervilliers. Déjà, près du lieu de rendez vous, le parking extérieur est bondé et le terre-plein envahit. Quelques femmes, chaudement vêtues d'un manteau Burberry, d'un bonnet Dior, d'une écharpe de cachemire, d'une paire de gants en cuir siglée Chanel, accrochées à leur sac Vuitton, se lancent dans une course pour atteindre ce grand entrepôt de briques rouges, unique objet de leur attention. Au loin, une foule massée devant l'entrée, encadrée par des barrières métalliques et quelques vigiles aguerris, attend nerveusement l'ouverture de la grande porte. En longeant cette queue, tous les regards se croisent et découvrent là le couple de retraité en tenue sportswear, là un jeune couple BCBG, là une mère et sa fille en total look Dior, là des amies toutes sorties de la boutique Frank & Fils. A 9h00 précises, la porte s'ouvre enfin, après, pour certains, plus d'une heure d'attente pour avoir l'honneur de rentrer les premiers.
Le carton d'invitation est exigé. Chacun découvre alors ce grand espace, avec au loin ses nombreux comptoirs faits de trépieds et de plateaux de bois, et attrape de grands sacs de plastique blanc. La course des caddies a déjà commencée. Il est possible de sentir la volonté de tous d'atteindre au plus vite ces stands, de s'organiser au mieux pour atteindre le premier tout ce qui a justifié ce déplacement et cette attente.
Panorama général sur les ventes privées de l'art de la table et du linge de maison Christofle et de ses licences, Christian Lacroix et Dior.
Un appel général est lancé aux troupes dispersées : le stand des couettes Dior propose 50% de réduction sur les soldes déjà pratiquées. Ruée générale. En 1 minute, le stand est inaccessible, protégé par les nombreux caddies et tous ces hommes et surtout femmes qui forment une muraille humaine. C'est la meilleure occasion pour tenter une stratégie de retournement et de profiter des autres stands laissés libres pour pouvoir s'emparer des précieux objets largement dépréciés, et qui feront le bonheur de ceux qui les recevront pour les fêtes de fin d'année ou des invités lors d'un diner.
Cette frénésie durera toute la journée, jusqu'à la cloture où certains attendront un dernier rabais pendant des heures. C'est un excellent exercice d'entrainement pour les soldes qui s'annoncent à compter du 11 janvier 2006.
Pour ma part, j'ai trouvé le cadeau qui plaira sans doute à Laurent pour son anniversaire ce soir...
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